L\'Insoluble

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Terrain 3 : Villars sur Var


 

Au cas où on s'endormirait dans la douce illusion que le métier de géologue est avant tout un métier purement intellectuel, les sorties de terrain nous ramènent à la réalité avec, disons, force.


Je dis ça, mais je suis la première à être au paradis, là, tôt dans le matin bleu et glacé de la montagne, avec boussole, clinomètre, marteau et cartes topographiques. Je commence par oublier mon appareil photo dans le car, mais le paysage à Villars ressemble à cela, pris en venant :




 

 

Nous sommes venus voir les plis des montagnes d'il y a si longtemps que la mémoire s'y perd. Calcaires du Crétacé recouverts de lichens, quelle force a-t-il fallu pour les plier ainsi aussi fortement, aussi bizarrement parfois…




 




 

On nous apprend la géométrie des plis, anticlinaux et synclinaux, comment tenter de déterminer la charnière lorsqu'elle n'est pas visible, comment se méfier des inclinaisons qui ne sont pas toujours dans le même plan.

Je sais mieux utiliser la boussole et le clinomètre, maintenant, les disposer sur un plan horizontal, faire correspondre l'aiguille au nord, puis lire la direction. Poser le clinomètre sur le plan de plus grande pente, remettre le cadran est-ouest, puis lire la mesure de l'aiguille noire, qui me donne le pendage. Je ne suis pas encore complètement à l'aise, mais ça va mieux.

Revenus au village, nous attendons les autres : petit bar tout chaleureux dans le froid de l'hiver, conversations… Moment au soleil, près de la fontaine, l'église sonne midi.

 





 


Le Var est toujours là, dans la vallée, je le regarde comme je ne l'ai encore jamais regardé, avec son système fluviatile torrentiel, tortueux, qui n'attend que la violence des neiges pour se déchaîner. Près de Nice, on voit bien les très anciennes couches de sédimentation qui montent de part et d'autre du fleuve, en relief de poudingues. C'était au temps où la Méditerranée s'était asséchée, avec la fermeture de Gibraltar.








 

Puis lorsque les rivières se mélangent, à la Mescla, nous passons sous le tunnel qui va vers la Tinée...

 

 

 

 



03/02/2010
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