L\'Insoluble

L\'Insoluble

Saint Jean noël 2007








Arrivée à Saint Jean, et foulant la terre toujours si rouge, je me demande comment seront les jours qui suivront. Dans la joie, certainement. Dans la paix. Dans le silence. Dans la musique. Et l'affection.

Près de la ferme solitaire qui commence la route, un peu plus loin, un jeune renard s'est approché de ma voiture, conduit par la faim sûrement. Aujourd'hui il fait presque doux, et les nuages sont épais, mais je sens venir avec le vent les jours glacials et secs de noël. Et lui aussi.

Ici, dans la propriété de la ferme, je ne vois pas les trois chevreuils mais leurs pas sont marqués sur le sol. Et dans quelques jours, au milieu d'une marche, un tout jeune sanglier, mais qui a perdu sa robe jaune rayée de noir, traversera ma route.

Voici que mon travail consistera, alors, à tout réunir en moi, tout ce qui d'habitude se disperse. Ce n'est pas très difficile : c'est ici, dans cette maison qui ne m'appartient pas et dans cette région, que sont réunies quelques unes des choses les plus signifiantes, les plus aidantes.

Ici prennent les racines anciennes de mes familles provençales, de chaque côté du Ventoux père et mère. Là-bas, au Buis, à portée de mon regard, est la Maison qui Veille. Ici nous avons, mère et fils, cherché secours et guérison. Ici j'ai écrit cette lettre si importante, sous le cerisier, dans le creux d'herbe vers le pré. Ici, la présence joyeuse d'un ami cher est toujours vivante, près du puits. Ici, les dizaines de vie relâchées sont toujours là, dans la terre, comme un lien de tendresse.

















03/01/2008
0 Poster un commentaire