Nae Pasaran !
Qu'y a-t-il, que pourrait-il bien y avoir de commun entre un 11 septembre (non, pas celui-là, l'autre, celui d'Allende) et la force du syndicalisme ouvrier à Glasgow? Entre Santiago du Chili et East Kilbride?
Entre John Keenan, Bob Fulton, Robert Somerville, scots, et sept prisonniers politiques de la Junte de Pinochet?
Entre la tragédie d'un coup d'état submergé de sang et l'obstination légendaire des Ecossais?
Des moteurs. Rolls Royce.
Les moteurs de ces mêmes avions qui ont incendié le Palais Présidentiel et sont entretenus et réparés en Ecosse.
Sauf que non, pas question, Bob, Robert et John disent non. Ils ne répareront pas ces moteurs. Faut pas pousser, on ne va quand même pas réparer ces machins qui ont tout cassé, tout tué, là-bas, dans ce pays si loin qu'ils ne pensent jamais le voir un jour.
On ne va pas les aider, en plus.
Non contents de refuser de réparer les moteurs des Hawker Hunters, ils les mettent dehors. En hiver (...) En Ecosse (...)
Je ne vous dis pas le scandale. D'ailleurs, je ne vous dis pas, ce n'est pas trop dicible.
Pas dicible, l'effet papillon qui fait d'une colère écossaise, d'un sale caractère écossais,
d'un courage écossais la découverte soudaine, pour des Chiliens, qu'ils ne sont pas seuls au monde.
Pas dicible le mystère qui fait que des prisonniers ont été libérés grâce à Bob Fulton, Robert Somerville et John Keenan.
Pas dicible ce qui devrait toujours exister, et qui n'existe que rarement. La solidarité.
Bref, et pour me résumer, j'ai enfin vu Nae pasaran !