L\'Insoluble

L\'Insoluble

Mort en ligne, d'Anne Roche

Mort en ligne d'Anne Roche

Editions du Rocher, coll. Le Rouge et le Noir

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Quand il y avait le fil, on imaginait les voix, comme de minuscules souris équilibristes trottant le long des fils. A présent, quoi ? On peut imaginer de très blanches mouettes, planant au-dessus des grands tankers ténébreux du port industriel, plongeant, filant à la verticale, sombrant, se croisant à toute allure dans les courants du ceil. L'éther, le ciel où croisent les satellites porteurs de nos messages peut-être captés par d'improbables martiens. Jusqu'à ce point de convergence ou de rupture, où les voix tout à coup n'en font plus qu'une, qui dit

 

            Bronze fondu de tous les timbres emmêlés  qui dit

            Et tout à coup on n'entend plus que cela qui dit

 

 

             Je veux sa mort

 

 

Plusieurs raisons pour lesquelles j'aime beaucoup les enquêtes du commissaire Fabio Nardi.

D'abord parce que celui-ci se débrouille toujours pour tomber au milieu de musiciens, beaucoup plus sinistres parfois que leur air innocent et pur ne le laisserait paraître. Dans Amadeus ex machina, Nardi débrouillait un crime intime dans un groupe de musique de chambre, ils avaient passé la flûtiste par-dessus bord, entre Frioul et Château d'If, ici c'est le délicieusement contestable milieu des baroqueux qui est épinglé, avec grande justesse : entre un concert des Folies françaises et une master-class avec Gustav Leonhardt, on a largement le temps d'expérimenter la texture des relations musicales de ce groupe particulier de musiciens, que personnellement je trouve souvent étouffante et lourde, même si j'ai très longtemps été des leurs.

 

Mais aussi, surtout, parce que ces livres se passent toujours à Marseille, dans des sites très aimés : le Vieux Port, la cité radieuse du Corbusier, les rues populaires, chaleureuses, dangereuses, claires ou sombres, de Marseille.

Dans Mort en ligne, je pénètre de nouveau dans le château de la Magalone, marbres et jardins à la française, et là dans le bassin d'agrément… il y a un mort. Oui, juste là.

Mais c'est normal, aussi, avec le nombre de gens qui sollicitent le numéro de SOS Assassins, on se dit qu'à un moment ou à un autre, quelque chose va finir par arriver !

 

Bon, et puis rien que pour lire ce qu'Anne Roche voudrait bien qu'il arrive à la Bonne Mère, je trouve que ça vaut le coup :-))). Par contre cette fois, comme le précise l'auteur à la fin, « aucun flûtiste n'a été maltraité  pendant la réalisation de ce roman ».








10/03/2009
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