8 juillet
C'est quand même un monde : je me rends compte que je ne suis jamais aussi austère, précise et dure avec moi-même qu'au milieu de la première suite, ou des délicats démanchés de la nouvelle étude, et jamais aussi bordélique, fantaisiste et dispersée aux quatre vents que quand je cherche à mettre au propre mes notes de lecture de sismotectonique. Ou j'ai raté une étape, ou normalement ça devrait être le contraire.........
*
Lundi pluie. C'est la nouvelle manière : tonne dimanche, pleut vingt-quatre heures après.
*
Echange animé avec une des deux pies. Je pense que je lui en veux encore d'avoir joué gazza ladra avec mon bracelet un jour que j'enlevais le lierre du plaqueminier, et ainsi de l'avoir fendu légèrement. Vraiment l'impression qu'elle se moque, d'ailleurs. Sale gosse.
*
Confié au rempailleur les deux grands fauteuils en merisier. Impression nette de réinviter dans ma maison mes deux ancêtres, et de leur installer une place auprès de la cheminée : Maurice Aunic, Justin Deffinis. Le plus riche avait le plus grand fauteuil et l'avait apporté de la Gente. Dont le fantôme est encore visible au flanc des collines, entre la Roque et les Tiblettes.
*
J'ai relu (pour la dixième fois?) les Mémoires d'Hadrien. C'est sûrement pour cela qu'un journal se forme vraiment, tout à coup.
*
Dans son carnet de notes, Yourcenar écrit soigneusement le moment où elle s'aperçoit qu'elle est en train de parler d'un grand homme. J'ai fini par comprendre pourquoi cette phrase résonnait. J'ai mis longtemps.
*