L\'Insoluble

L\'Insoluble

Hochelaga

Un extrait de la série Hochelaga (N° 6)  est paru dans la revue Cairns 12, de décembre 2012

La revue Cairns est éditée par les éditions de la Pointe Sarène

5 traverse de l'orée du bois

06370 Mouans-Sartoux

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(pour mon fils)

1.

tu vois

tu me racontes les grains puis des couleurs fauves de plantes

des notes vibrantes jusqu'en haut mais en haut

un roseau meurt dans la poussière (et pas tout seul)

car tu vois

tu vois

ma vie elle n'est plus là

mais avec stone keeper

elle est dessous les failles entre les cordes

entre les carillons sur l'érable un été

un soir de lune et qu'il fait chaud

dans les rues d'Hochelaga

 

2.

je n'ai qu'une rue de pluie
il passe devant le rideau blanc
tout fort en lui, il passe
lui que j'entends bien
et dans le rideau blanc il se dit
que pleurer c'est la joie
c'est une affaire de joie
ou tout du moins de nuit
traînant son black out de lumière

grand petit d'homme
dans le son d'ombre tu marches
tu es si content
de tenir le chemin et passer par la pluie, bout d'homme
la pluie d'été qui tient en veille jusqu'à tant qu'on ait soif
et jusqu'à rien sentir

pour tenir tête à la nuit

 

3.

la liberté les marches

le vent l'érable immense

 

il y a ce grand espace fait de corde et de larmes

et fait d'une odeur âcre

(la connexion la nuit

aurait marché contre le poids de l'inquiétude

et le volet aurait cogné tout seul sur la tempête

il aurait plu sur l'ancre et son extrémité

on aurait compris ce qu'on faisait

on aurait compris lentement)

 

la liberté les marches

le vent l'érable immense

 

4.

il est toujours là il faudra le trouver haut dans l'arbre saisir tout doucement les copeaux filés de toutes ses images

celles dévidées pour un lieu légèrement évasé du bras du poignet vers le cœur

et puis encore plus doucement s'ouvrir de tous les flancs très en avance

comme si en restant là il n'avait laissé qu'une ombre de fusain

architecture courbe de linteaux

pierres en voûtes

délimitant le cercle d'un foyer

 

5.

 

voyageur
pour avoir déchiré ce qui doute
tes lèvres à feu
tes mots comme une écume
et l'impossible un traité
la lampe est jaune
arrimée justement
et quand tu brûles
tu écris de si haut
qu'on a froid près des astres
 
6.
 
elle se demande

est-ce que toutes entières ces embardées de routes
ont réellement l'air du levant
ou bien
lampes frissonnements murmures
ne sont rien autre que le toucher de doigts sur la caverne

elle veut connaître
le flux d'origine de ces comètes et vallées
elle se pose encore un pourquoi d'envergure

elle répond que tout est l'axe
et de l'autre bord seulement des larmes
puis
des larmes


 

 

 




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