L\'Insoluble

L\'Insoluble

Tu n'arrêtes pas le cours de l'eau

Tu n’arrêtes pas le cours de l’eau. Et non, je ne parle pas de ces terreurs, le temps qui passe, le corps qui lâche, l’espoir qui cherche une branche, pour s’accrocher. Je parle de la rivière, et de son bleu. Le bleu du regard, le bleu de l’emploi du temps parce que tu as demain la joie comme présence. Le bleu turquin des lavandes. La bleuitude persane des apprentissages.

Bleu des incertitudes. Tu as renoncé une fois pour toutes à savoir ce qui était bon et bien, ou qui n’était qu’une feinte du moi s’intéressant à lui-même. A savoir si tu es le renard ou le Petit Prince. Si les années qui restent sont marquées du sceau de l’importance. Si ces personnes autour de toi sont mortes, alors qu’elles étaient vivantes, ou bien si elles ont raison de prendre tout ce qui vient, sans distinction, et avec lâcher prise. Toi, évidemment, tu renâcles, tu voudrais vivre, tu voudrais aimer, encore, tu voudrais être utile, tu voudrais apprendre, toujours, quelle enfant tu fais !

Mais au moins tu acceptes d’être là, au bord, et dans le bleu de l'inéluctable affection, verses l’amour dans la rivière, comme de tes mains envers ses mains, l’onde infinie du toucher.



14/06/2015
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